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Le CORAF est une organisation importante qui travaille à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l'Ouest. Les initiatives récentes du CORAF sont un signe prometteur de sa détermination à relever les défis auxquels l'Afrique de l'Ouest est confrontée.

La Banque mondiale se mobilise pour lutter contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest

Publié le : 19/11/2021


La Banque mondiale lance une intervention programmatique multi-phase de 570 millions de dollars pour améliorer la résilience des systèmes alimentaires, promouvoir les chaînes de valeur intrarégionales et renforcer les capacités régionales de gestion des risques agricoles.

WASHINGTON, 18 novembre 2021 – En Afrique de l’Ouest, quelque quatre millions de personnes vont bénéficier d’un nouveau programme régional multi-phase qui viendra compléter et intensifier les actions en cours pour réduire l’insécurité alimentaire et améliorer la résilience des systèmes alimentaires. Le Programme de résilience des systèmes alimentaires (FSRP selon son acronyme anglais) a été approuvé aujourd’hui par le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale, pour un montant total de 570 millions de dollars financés par l’Association internationale de développement (IDA). 

La première phase du programme, dotée d’un budget de 330 millions de dollars, réunit quatre pays – le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo – et trois organisations régionales : la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF). Ces partenaires vont mettre en œuvre un programme qui permettra d’accroître la productivité agricole grâce des pratiques climato-intelligentes, de promouvoir les chaînes de valeur et le commerce intra-régional et de renforcer les capacités régionales de gestion des risques agricoles.

En investissant dans ces domaines et en ciblant des territoires prioritaires et des chaînes de valeur d’envergure régionale, le programme applique une démarche systémique pour stimuler les cycles vertueux de croissance et mettre fin au schéma classique choc-redressement-choc

explique Chakib Jenane, chef de service au Pôle mondial d’expertise en Agriculture et pratiques alimentaires de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

« En investissant dans ces domaines et en ciblant des territoires prioritaires et des chaînes de valeur d’envergure régionale, le programme applique une démarche systémique pour stimuler les cycles vertueux de croissance et mettre fin au schéma classique choc-redressement-choc », explique Chakib Jenane, chef de service au Pôle mondial d’expertise en Agriculture et pratiques alimentaires de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

En Afrique de l’Ouest, de multiples chocs largement induits par les risques agricoles ont rendu les aliments plus rares et plus chers et ont aggravé la malnutrition. En 2021, environ 27 millions d’Africains de l’Ouest ont eu besoin d’une assistance alimentaire immédiate en raison de la combinaison de la sécheresse, de la pauvreté, du prix élevé des céréales, de la dégradation de l’environnement, des déplacements contraints, de la faible intégration commerciale et des conflits. Les prévisions inquiétantes relatives à la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes, associées à une productivité agricole qui ne suit pas la croissance démographique, signifient que le développement durable à long terme est menacé.

Selon Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO« Il est plus efficace d’assurer la prévention et la gestion des crises alimentaires au niveau régional pour atténuer, diversifier et transférer les risques de production et permettre des économies d’échelle. Ce programme favorise une plus grande coopération pour garantir la sécurité alimentaire, aujourd’hui et dans le futur, au bénéfice des populations de la CEDEAO ».

Outre la modernisation des systèmes régionaux de prévention et de gestion des crises alimentaires, les pays du FSRP et les institutions régionales coopéreront pour renforcer la mutualisation des services d’information agricole et hydrométéorologique, afin qu’ils soient plus accessibles et utiles aux décideurs, agriculteurs, éleveurs et autres acteurs des systèmes alimentaires de la sous-région. Ils collaboreront également au renforcement de la recherche agronomique nationale et régionale et du cadre réglementaire pour la gouvernance des territoires afin d’éviter, de limiter et de pallier la dégradation des terres. En outre, le FSRP facilitera le développement des échanges commerciaux à travers les principaux corridors et soutiendra la création de chaînes de valeur stratégiques au sein des pays participants et entre eux, telles qu’ils les auront définies.

« Ce nouveau programme est conçu de manière à obtenir un impact régional et des progrès de résilience du système alimentaire plus importants que ceux qui pourraient découler de plusieurs investissements nationaux isolés, précise Boutheina Guermazi, directrice Intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale. Ce sera une véritable plateforme régionale pour créer des synergies avec d’autres initiatives à travers l’Afrique de l’Ouest ».

On estime que le FSRP bénéficiera directement à quatre millions de personnes, notamment des agriculteurs (en ciblant tout particulièrement les femmes et les jeunes), des petits producteurs et transformateurs, ainsi qu’à de petites et moyennes exploitations agricoles. Le programme vise également à réduire les inégalités entre les sexes dans l’agriculture et à atteindre au moins 40 % de femmes.

* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 77 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,5 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.

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