La Foire aux technologies agricoles de l’Afrique de l’Ouest (WATEF) est un événement organisé en partenariat par le Programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT) et le CORAF. L’objectif était de présenter les technologies agricoles de TAAT, ainsi que celles des Centres nationaux de spécialisation / d’excellence du CORAF (CNS/CRE), afin d’ouvrir des voies pour leur courtage, leur adoption et leur intégration dans la transformation agricole et le développement socio-économique des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Observations et appel à l’action
L’événement à réussi à réunir un large éventail de partenaires pour voir et discuter des divers produits technologiques. Un certain nombre de points clés et d’actions à mettre en œuvre ont été identifiés. Certains d’entre eux sont indiqués ci-dessous :
- La présence et la participation du secteur privé et des représentants du gouvernement n’ont pas aussi fortes que souhaité. Des efforts particuliers doivent être faits pour impliquer le secteur privé dans de tels événements, par exemple par le biais des Chambres de commerce nationales et d’autres associations du secteur privé au niveau régional ou national. Des efforts similaires doivent être déployés pour engager les gouvernements à travers l’instrument de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de son conseil interministériel. Le CORAF et TAAT sont appelés à initier un tel engagement pour de futurs événements.
- Il a été estimé que la plupart des technologies exposées sont encore au stade de l’expérimentation ou du prototype. Il est nécessaire d’aller au-delà du de la mise au point des technologies et de mettre davantage l’accent sur l’intégration des technologies éprouvées dans les programmes nationaux et les programmes par pays afin de créer un impact à grande échelle.
- Il est nécessaire d’aller au-delà de la mise au point de pilotes, de prototypes et de paradigmes, et d’aller vers l’intégration à grande échelle des technologies. Des programmes tels que TAAT, TARSPro (Technologies et innovations agricoles pour accroître la résilience des systèmes de production et des exploitations familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre) et les CNS doivent faire un pas audacieux dans cette direction. Les actions suivantes sont nécessaires à cet égard :
- Profilage des technologies: Un mécanisme et un processus de profilage des technologies sont nécessaires. Cela devrait impliquer l’évaluation de diverses technologies pour déterminer leur aptitude à être mises à l’échelle, ainsi que leur potentiel économique et social et leur durabilité. Une analyse du retour sur investissement qui présente les opportunités d’investissement à petite, moyenne et grande échelle doit également être entreprise. Les catalogues élaborés par TAAT sur divers produits de base en sont un bon exemple. Il est toutefois nécessaire d’élaborer des versions de synthèse de ces documents destinées aux décideurs politiques.
- Certification: Un processus de certification rigoureux doit être mis en place pour garantir l’efficacité, la qualité et la sécurité de la technologie. Un tel processus de certification des technologies pourrait être lié aux processus contrôlés par les gouvernements partout où ils existent. Le CORAF et TAAT devraient collaborer à cet égard.
- Engagement du secteur privé: Les technologies jugées pouvant être mises à l’échelle doivent être soumises au processus de courtage, ce qui implique un lien avec le secteur privé et un rôle de ce dernier. Des stratégies spéciales doivent être mises en place pour engager le secteur privé dans cette activité de courtage, y compris la mobilisation des ressources du secteur privé pour soutenir le courtage de technologies. Les programmes tels que TAAT et les CNS du CORAF devraient travailler avec les gouvernements pour créer un environnement favorable à l’épanouissement du secteur privé.
- Engagement des gouvernements: Un élément clé du courtage de technologies est l’engagement avec les gouvernements et l’intégration des technologies dans les programmes gouvernementaux. Cela devrait inclure des mécanismes d’implication dans les programmes de prêts nationaux des banques de développement. Les technologies éprouvées, testées et certifiées doivent être bien profilées et conditionnées pour être intégrées dans les programmes de prêts nationaux et autres initiatives.
- Propriété intellectuelle sur les technologies financées par des fonds publics: La question des droits de propriété intellectuelle, en ce qui concerne l’adoption par le secteur privé de technologies mises au points avec le soutien du secteur public en tant que produits de bien public, doit être plus analysée. Une réunion spéciale d’un groupe d’experts ou une consultation peut être nécessaire pour délibérer et fournir des orientations à ce sujet.
A cet égard, les recommandations suivantes sont proposées :
- La transformation des centres du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) en une entité unique du GCRAI (One CGIAR) est notée avec satisfaction. La création d’un programme régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans le cadre de One CGIAR est notée, et l’élargissement de l’orientation pour inclure la livraison, la diffusion et la mise à l’échelle de ses technologies est particulièrement soutenu.
- TAAT, dans sa prochaine phase de fonctionnement, doit adopter une stratégie basée sur le courtage de technologies et étendre ses opérations d’intégration des technologies dans les programmes nationaux et les paquets de prêts. Cela devrait inclure l’établissement de liens solides avec les banques de développement à cet égard.
- Le modèle des CNS/CRE est un excellent modèle avec un potentiel d’expansion du courtage de technologies et du partage régional d’expertise et de ressources. Des efforts importants doivent être fournis pour soutenir ces initiatives afin qu’elles soient bien établies aux niveaux d’engagement national et régional. C’est particulièrement le cas pour soutenir le fonctionnement de la dimension de responsabilité régionale des Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) et des CRE responsables.
- En ce qui concerne les Compacts TAAT et les CNS, il est nécessaire de renforcer la fourniture de technologies en réduisant les risques d’adoption et en brisant le syndrome d’hésitation à l’égard des technologies. TAAT, à travers ses pactes, devrait établir des accords de partenariat et des opérations avec les CNS/CRE respectifs. Cela renforcera la synergie et aidera à régionaliser les efforts.
- Des efforts devraient être fournis pour la réconciliation et le couplage des plateformes de profilage des technologies du CORAF (MITA) et de TAAT (PROPAS) et des Catalogues, etc.
En conclusion, la Foire des technologies agricoles de l’Afrique de l’Ouest a été une excellente source d’informations et de partage d’expériences sur les différentes options qu’offrent les technologies. Il faut s’en inspirer. Il est suggéré que les phases futures de TAAT/CNS embrassent les gains agronomiques réalisés et les traduisent en gains économiques à grande échelle. À cet égard, il est nécessaire de repenser la structure des compacts des produits et des catalyseurs, pour s’assurer que les éléments favorables pour la fonction des technologies sont intégrés dans les divers programmes des produits et les compacts.
Le Développement des capacités et la diffusion des technologies (CDTO) de TAAT, dirigé par le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), devrait être repositionné pour aller au-delà de la formation des parties prenantes à l’utilisation de la technologie et répondre à la longue demande de transformation économique axée sur le marché en tant que biens publics dans les écologies.
L’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) et le CORAF, sous l’égide de la CEDEAO, et à travers les instruments du TAAT, le FARA et des programmes tels que les CNS et TARSPro, sont appelés à mettre en place un groupe de travail pour l’élaboration d’un plan stratégique pour la réalisation et la mise en œuvre des recommandations découlant de cette foire des technologies. Il est recommandé que la première étape de la réalisation de cette recommandation soit en place avant la fin de l’année 2021, et soit intégrée dans les plans de travail pour 2022 dans tous les programmes associés. La responsabilité principale en la matière incombe au CORAF et au TAAT.
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