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« La transformation de notre secteur agricole ne doit pas saper nos systèmes traditionnels. Elle doit les renforcer » — S.E. Jeanine Milly Cooper, Ministre de l’Agriculture du Libéria
Publié le : 14/09/2022
La Ministre de l’agriculture du Libéria, Son Excellence Jeanine Milly COOPER, a appelé à avoir un discours adapté, conceptualisé et circonstancié, lorsqu’il s’agit de transformation de l’agriculture et d’agriculture intelligente face au climat, en Afrique.
S.E. Jeanine Milly COOPER a lancé cet appel lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence sur la science et les partenariats pour l’agriculture (SPAC), qui s’est ouverte à Accra (Ghana) ce 14 septembre 2022, pour trois jours.
Pour la décideuse politique libérienne, si la transformation de l’agriculture africaine demeure bien possible, pour y arriver, il faut commencer à faire l’état des lieux, non seulement des défis, certes accablants, mais aussi des atouts dont dispose le continent et capitaliser sur eux.
Afin de réussir la mission et d’éviter qu’elle ne se retrouve dans l’impasse, l’autorité libérienne appelle en effet à « rechercher les meilleurs catalyseurs et facteurs de réussite pour la transformation de notre agriculture ».
Les systèmes agricoles misent aujourd’hui sur l’Agriculture intelligente face au climat (AIC), comme l’issue de sortie la plus favorable.
La Ministre libérienne de l’agriculture invite toutefois les acteurs à contextualiser la notion même de l’AIC et à l’adapter aux réalités africaines.
« Dans quelle mesure devons-nous changer notre façon de faire de l’agriculture pour être intelligents face au climat ? », s’interroge en effet S.E. Jeanine Milly COOPER.
Prenant l’exemple de son pays qui, estime-t-elle, s’adapte à la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne, la Ministre pense que certaines solutions de l’AIC, notamment dans les pays occidentaux, ne sont pas adaptées aux réalités africaines.
Ainsi, alors que l’Union européenne parle d’augmenter le taux de fermes familiales de 7% à 25%, l’équivalent en Afrique est l’ensemble des petits exploitants et c’est la majorité des producteurs agricoles.
D’un autre côté, alors que l’agriculture commerciale s’est développée en occident grâce à une grande mécanisation et à l’utilisation massive d’engrais et de produits chimiques, l’Afrique est encore à un taux très faible d’utilisation d’engrais et de mécanisation.
« Pour nous, la transformation de notre secteur agricole ne doit pas saper nos systèmes traditionnels. Elle doit les renforcer », déclare S.E. Jeanine Milly COOPER.
« Nous ne pouvons pas nous permettre que la CSA soit anecdotique pour nous. Nos vies dépendent du type de transformation que nous pouvons opérer dans nos systèmes agroalimentaires ».
Une mécanisation adaptée aux dimensions des champs et à la topographie des pays, qui permette de régler simultanément le problème du chômage des jeunes et de la désautonomisation des femmes, des solutions qui allègent le fardeau des femmes et améliorent leurs moyens de subsistance, une digitalisation des process qui attire plus de jeunes, sont entre autres des solutions intelligentes face au climat pour l’Afrique, selon l’experte.
« Nous devons déployer et utiliser les meilleures recherches dès à présent. Nous devons piloter les innovations. Nous devons essayer les bonnes idées et continuer à chercher à améliorer notre triple objectif des personnes, de la planète et de la prospérité », a affirmé la Ministre.
La SPAC est organisée par le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) et les organisations membres du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine ex-Pilier 4 (PDDAA-XP4) en collaboration avec le gouvernement du Ghana et plusieurs autres partenaires et donateurs.
Réunissant plus de 300 participants, elle vise à trouver des solutions pour relever les défis de la production et de la productivité agricoles en Afrique, en particulier le changement climatique.
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