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À l’instar de tous les continents, l’Afrique subit également les affres du changement climatique, avec plusieurs secteurs impactés, dont surtout l’agriculture.

« Les changements climatiques constituent aujourd’hui l’un des défis majeurs de l’agriculture à l’échelle planétaire et plus particulièrement en Afrique, qui est un continent très vulnérable à cet égard », déclare Dr Emmanuel NJUKWE, Directeur de la Recherche et de l’Innovation au CORAF.

Le spectre des manifestations du changement climatique sur l’agriculture est vaste, précise l’expert : les feux de brousse qui ravagent les forêts et les cultures, la prolifération et la résistance des ravageurs et des maladies, les sécheresses sévères, la rareté et la nature erratique des pluies, etc.

Ces événements augmentent en fréquence et en intensité, exposant les populations à des risques d’insécurité alimentaire accrus.

Afin de juguler ces effets néfastes du changement climatique, les États africains misent désormais sur l’Agriculture intelligente face au climat (AIC).

« L’agriculture intelligente face au climat est une approche qui permet d’adapter les systèmes alimentaires et agricoles dans un contexte de changement climatique, afin de maintenir un bon niveau de productivité et de garantir la sécurité alimentaire et le développement », explique Dr NJUKWE.

L’agriculture intelligente face au climat est un moyen efficace de développer le secteur agricole, y compris la production végétale et animale, la pêche, l’aquaculture et la sylviculture.”

Dr Emmanuel NJUKWE, Directeur de la Recherche et de l’Innovation au CORAF.

C’est en cela que, sous le leadership du CORAF, des Alliances pour une AIC ont été mises en place en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Alliances AIC en Afrique de l’Ouest et du Centre

Les Alliances AIC servent de plateformes de coordination à travers lesquelles, les acteurs peuvent avoir un dialogue ouvert pour mieux aligner les initiatives et harmoniser les efforts pour mettre à l’échelle, les interventions intelligentes face au climat, dans les sous-régions respectives.

Au-dela de la mise en place des Alliances AIC, les parties prenantes ont en outre opté pour la mise en place d’une plateforme de dialogue décideurs-chercheurs, qui prendrait en charge, les technologies et connaissances scientifiques pro-AIC d’une part, et d’autre part, considérerait les résultats de la participation des États à la 26e édition de la Conférence des parties (COP 26), tenue en novembre 2021 à Glasgow, au Royaume uni.

Pour rappel, plus de 30.000 personnes en provenance de près de 200 pays s’étaient retrouvées dans la plus grande ville écossaise dans le cadre de la COP 26, pour se pencher sur les solutions pour lutter contre le changement climatique.

Les Chefs d’États et les Représentants des Gouvernements africains y avaient également  pris part et fait valoir leurs voix, et des résultats avaient alors émergé des pourparlers.

« Paris a promis, Glasgow doit réaliser », Alok Sharma

Les enjeux de la COP26 étaient grands et se résumaient en la célèbre phrase de son Président, Alok Sharma : « Paris a promis, Glasgow doit réaliser ». 

En effet, la COP21 qui s’est tenue à Paris en 2015 a abouti à l’historique Accord de Paris, dont l’objectif principal se décline en deux points : (i) renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique en maintenant l’augmentation de la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et (ii) poursuivre les efforts pour limiter encore davantage l’augmentation de la température à 1,5°C.

Nonobstant ces nobles engagements, force est de constater que les pays signataires ont jusque-là eu du mal à les respecter. 

La COP26 s’est alors présentée comme l’ultime chance de rattraper le coup et de faire respecter les dispositions de l’Accord de Paris.

Plateforme de dialogue décideurs-chercheurs

Afin de mettre en place la plateforme de dialogue décideurs-chercheurs, le CORAF a convié une soixantaine d’acteurs du secteur agricole ouest et centre-africain à Lomé du 29 au 31 mars 2022, pour discuter entre-autres, des objectifs, résultats attendus et modalités  d’intervention de cette plateforme.

La plateforme englobera les Alliances AIC de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

La rencontre est organisée dans le cadre du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique ex-Pilier 4 (PDDAA-XP4), une initiative financée par l’Union européenne. Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est chargé de gérer le financement.

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