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Le CORAF est une organisation importante qui travaille à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l'Ouest. Les initiatives récentes du CORAF sont un signe prometteur de sa détermination à relever les défis auxquels l'Afrique de l'Ouest est confrontée.

L'Éminente Entomologiste : Mauricette N'GORAN OUALI, chercheure chevronnée dans la Recherche Agricole en Afrique

Publié le : 08/03/2024

En ce mois dédié aux femmes, le CORAF met en lumière des figures inspirantes qui marquent l'agriculture africaine. Parmi elles, N'GORAN San-Whouly Mauricette OUALI, une experte chevronnée en entomologie agricole.  Actuellement, elle assume le rôle de Vice-Présidente du Comité Scientifique et Technique (CST) du CORAF et est également Directrice de l’Unité Pédagogique et de Recherche (UPR) d’Entomologie et Gestion des Écosystèmes au sein de l’UFR Biosciences de l’Université Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire. Elle nous parle de son parcours inspirant dans ce portrait.

1- Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel dans le domaine de la recherche agricole ? 

Après ma Maîtrise en Biologie Animale en 1994, j'ai été sélectionnée pour un diplôme d’études approfondies (DEA) en entomologie générale en 1997. Cette formation m'a permis d'acquérir des compétences cruciales pour la science des insectes et leur importance en agronomie. En 2005, j'ai obtenu mon doctorat en entomologie agricole, marquant le début de près de 20 ans d'engagement dans la santé des végétaux. Mes intérêts de recherche englobent la lutte intégrée contre les insectes ravageurs, la lutte biologique, l'agroécologie, les insectes destinés à l'alimentation humaine et animale, le transfert de technologie, la gestion des risques en agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la réduction de la pauvreté des producteurs.  

Expérimentée en transfert de connaissance et de technologie en milieu paysan, je suis consultante à l’ANADER, au FIRCA, au Conseil du Coton et de l’Anacarde de Côte d’Ivoire, à la GIZ, au CIRAD et au CORAF. A ce jour, j’ai publié environ soixante documents scientifiques, dont un livre et plusieurs articles scientifiques dont certains dans MDPI journal.  

2- Quels défis avez-vous rencontrés en tant que femme chercheure et comment les avez-vous surmontés ? 

Mon parcours en tant que femme chercheure a été jalonné de défis que j'ai surmonté avec une détermination inébranlable. Pendant mes années d'études doctorales, j'ai dû faire face à l'intimidation de certains collègues masculins qui remettaient en question la compatibilité entre la recherche agricole et la féminité. Les pressions familiales, notamment la perte de mon père et l'impatience de ma mère et de ma belle-famille, ont ajouté des complexités à mon parcours. En tant que chercheure, enseignante, épouse, mère et fille, jongler avec les responsabilités familiales et professionnelles tout en affrontant des missions souvent entourées d'hommes n'a pas été facile. Malgré ces obstacles, ma volonté, ma détermination et mon courage ont été les moteurs de mon succès. Mes motivations profondes, ancrées dans l'amour pour mon travail et le désir d'apporter des solutions aux agriculteurs, ont renforcé ma confiance en moi. La communication ouverte avec ma famille et le soutien inconditionnel de mes proches ont été des éléments clés dans ma capacité à relever ces défis. Aujourd'hui, j'incarne un modèle inspirant, démontrant qu'il est possible de concilier vie professionnelle et personnelle tout en laissant une empreinte significative dans le domaine de la recherche agricole. 

3- Qui sont vos modèles ou sources d'inspiration dans le domaine de la recherche agricole ? 

D’abord Feu Professeur FOUA BI Kouahou, grand agronome, entomologiste agricole, mon directeur de thèse et Professeur TANO Yao, un de mes formateurs également entomologiste agricole. Ils m’ont fait aimer l’entomologie agricole et surtout le travail minutieux ; ensuite Professeure Isabelle GLITHO ADOLÉ, une brave dame, Professeure en Entomologie Agricole, Doyen honoraire de l’université de Lomé (Togo). Ils m’ont encouragé et soutenu jusqu’à ce jour. 

4- Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui aspirent à faire carrière dans la recherche agricole ? 

Rien n'est facile, mais il est crucial d'avoir des objectifs clairs et de travailler pour être compétente. Il faut oser saisir les opportunités, rester déterminée, résiliente dans le respect des autres et la foi en Dieu.

On peut allier la vie de femme et une carrière épanouissante dans la recherche agricole. La passion pour le domaine et des résultats concrets sont des récompenses immédiates. 

Le parcours de la Professeure N'GORAN OUALI est une source d'inspiration, illustrant comment la détermination, la passion et la résilience peuvent surmonter les obstacles. En célébrant des femmes telles qu’elle, nous honorons la contribution exceptionnelle des femmes à l'avenir de l'agriculture sur le continent africain. 

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