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Depuis 2020, l'Institut national de recherche pour le développement agricole du Cap-Vert (INIDA) a mis en œuvre une stratégie innovante de lutte biologique contre la chenille légionnaire d'automne (CLA), en intégrant des parasites naturels des œufs de cette chenille, une espèce nuisible aux cultures de maïs. Cette approche s'inscrit dans le cadre de la gestion intégrée des ravageurs, adoptée pour minimiser les dégâts causés par cette chenille sur les cultures vivrières.

Une solution biologique 

Le Cap-Vert a importé le Trichogramma pretiosum, un parasite naturel des œufs de chenilles, directement du Brésil, pour en faire une arme efficace contre les infestations de la chenille légionnaire d'automne. Ce modèle de lutte biologique permet aux agriculteurs de réduire leur dépendance aux pesticides chimiques tout en protégeant les écosystèmes agricoles. Grâce à cette technologie, les producteurs cap-verdiens ont désormais un moyen écologique de préserver la production de maïs, tout en limitant les résidus chimiques dans leurs cultures.

Une technologie éprouvée et accessible

L'ingénieur Gilbert Duarte Silva, expert en protection des végétaux à l’INIDA au Cap-Vert, explique : « Nous avons acquis la technologie au Brésil, où nous nous sommes formés avant de revenir pour installer des unités de production locales. Ces unités sont désormais opérationnelles dans les régions de Santiago, Santo Antão, et Fogo, où le Trichogramma pretiosum est produit en masse pour satisfaire la demande des agriculteurs » .

Le parasite est distribué gratuitement aux producteurs pour leurs champs, couvrant des hectares entiers de cultures avec seulement 3 grammes par hectare pour le cycle de culture complet du maïs. Cette solution permet non seulement de contrôler la chenille légionnaire d'automne, mais également de protéger d'autres espèces bénéfiques pour l'agriculture. Elle est donc considérée comme une technologie climato-intelligente, sans émissions de gaz ni impact sur la biodiversité.

Grâce à cette solution biologique, les agriculteurs du Cap-Vert n’utilisent plus de produits chimiques pour lutter contre la chenille légionnaire. Gilbert Duarte Silva souligne les bienfaits de cette technologie : « Nous produisons des aliments sains, sans résidus de pesticides, tout en préservant la santé des consommateurs. »

Cette approche novatrice a été présentée au MITA 2024 organisé par le CORAF du 21 au 25 octobre 2024 à Lomé.