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Projet promotion des légumes traditionnels africains pour lutter contre la malnutrition et la pauvreté s’est achevé sur une note positive
Publié le : 23/08/2016
5.000 Petits producteurs du Cameroun, du Burkina Faso et du Ghana ont opté pour un retour aux sources à travers l’intégration des légumes traditionnels à leur alimentation quotidienne, ceci comme un moyen durable d’améliorer leur santé nutritionnelle, tout en augmentant leur revenu. Ces résultats significatifs sont obtenus grâce au projet » Renforcement de la productivité, de la compétitivité et de la commercialisation des légumes traditionnels africains (à feuilles) pour un revenu et une nutrition améliorés en Afrique de l’Ouest et du Centre » financé par le CORAF / WECARD.
Après trois ans de mise en œuvre, le projet coordonné par le World Vegetable Center-Afrique se termine sur une note positive avec plus de 30.000 bénéficiaires issus de familles de petits producteurs agricoles ont été sauvés de la malnutrition en particulier les femmes et les enfants. «Le projet a stimulé la production de légumes pour une meilleure productivité et offrir des opportunités aux ménages d’accroître leur revenu et améliorer leur état nutritionnel», a souligné Regine Kamga, coordinatrice régionale du projet à WorldVeg.
En effet, la malnutrition infantile est très élevée dans la plupart des pays de l’Ouest et d’Afrique centrale et une grande partie de la malnutrition en micronutriments peut être attribué à un manque de régimes alimentaires locaux diversifiés tels que les légumes à feuilles traditionnels. Cependant les légumes traditionnels africains sont négligés et sous-utilisés, bien qu’ils offrent un avantage comparatif par rapport à leurs homologues exotiques, notamment en termes de valeur nutritive et de capacité supérieure d’adaptation aux conditions environnementales locales.
A ce jour, le projet a identifié et promu 10 variétés de légumes traditionnels riches en nutriments, Les méthodes de manutention post-récolte, dont le nettoyage et le stockage, ainsi que les méthodes de transformation des aliments tels que les séchoirs solaires, ont été adaptés pour aider à préserver la nourriture produite dans ce projet et permettre que des aliments nutritifs soit disponibles pendant toute l’année. « Les producteurs acquièrent une meilleure compréhension de la valeur de l’augmentation des rendements de la production grâce à l’amélioration de la commercialisation des légumes excédentaires » explique Dr Ousmane NDOYE, Gestionnaire du programme Cultures au CORAF/WECARD.
En effet, au Burkina Faso, le projet a réussi à intéresser les nomades pastoraux au jardinage, ce qui a augmenté la consommation de légumes dans cette communauté. Dans le sud du Cameroun, l’augmentation de l’offre des légumes sur les marchés locaux a été observée, ce qui semble le résultat d’un changement du comportement de seule collecte des produits forestiers à la culture de légumes promus dans le cadre du projet. Dans le nord du Ghana, les femmes qui jusque-là étaient confinés essentiellement à une culture mixte avec les cultures vivrières pendant la saison des pluies, prennent de plus en plus avantage de la saison sèche pour produire des légumes traditionnels.
« Avant la mise en œuvre du projet, je cultivais à petite échelle des oignons, tomates et aubergines sur une moitié d’hectare. Mais je ne produisais que 4 mois pendant l’année et seulement le tiers de la production servait à l’alimentation tandis que le reste était destiné à la vente à des prix dérisoires. En conséquence, mes enfants étaient confrontés à des retards de croissance en termes de poids et tombaient fréquemment malades. Mais avec le projet nous avons appris à revaloriser les feuilles traditionnelles qui poussaient derrières nos cases et que nous négligions. Aujourd’hui ma famille mange mieux et n’est plus malnutrie car nous produisons toute l’année et nos rations alimentaires quotidiennes contiennent plus de légumes riches en nutriments » témoigne Germaine SORE, maraichère de la région de l’Est du Burkina.
« Je suis un ancien producteur de chou, mais cette activité n’était pas rentable du tout à cause des dommages causés par des insectes ravageurs. Mais depuis que j’ai rejoint le projet sur les légumes traditionnels africains, mes profits ont augmenté de 60% et le projet m’a également fourni des opportunités de marché. Maintenant, je fournis en légumes 3 écoles secondaires et techniques de ma communauté pour l’alimentation de leurs pensionnaires. La demande est si forte que j’ai décidé de commencer une formation pour la production de semences de haute qualité des cultivars à haut rendement et riches en nutriments à savoir l’Amarante et l’Oseille afin de soutenir demande des consommateurs et des producteurs » a ajouté Umar Mohammed Abdourhamane de la région de Tamale au Ghana.
Au cours de l’atelier de fin de projet qui a eu lieu du 27-28 Juillet 2016 au Burkina Faso, le Directeur Exécutif du CORAF/WECARD a invité les coordinateurs de projet pour tirer parti de l’ancrage communautaire du projet pour une croissance efficace et inclusive des communautés rurales. « Pour la mise à l’échelle des réalisations clés du projet, il est important de développer un creuset d’expériences communautaires qui servira de centres d’éducation des agriculteurs, où de nouvelles variétés, les techniques de gestion des cultures, les pratiques et les technologies de gestion efficiente de l’eau sont testées et disséminées à travers la formation participative et des campagnes de sensibilisation « a déclaré Dr Abdou TENKOUANO avant d’ajouter que ce projet doit favoriser la résilience des communautés en leur permettant d’accroître la production axée sur le marché.
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