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Lorsqu’il se lançait dans l’agriculture en 2015, avec pour cultures principales le palmier à huile, les noix de coco, l’avocat et la mangue, Ebenezer Obeng-Baffoe ne savait certainement pas qu’il serait à la tête d’un empire spécialisé dans la production et la transformation de la patate douce à chaire orange.  

L’histoire de ce succès insolite a commencé avec une simple demande d’aide auprès de l’Institut de recherche sur les cultures du Conseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR) afin qu’Ebenezer puisse gérer les mauvaises herbes dans ses plantations. « Ebenezer Obeng-Baffoe s’est rapproché de l’institut pour demander une plante qui l’aidera à lutter contre les mauvaises herbes dans ses plantations et nous lui avons proposé la patate douce à chair orange », relate Dr Kwadwo ADOFO, Chercheur et Sélectionneur de plantes à l’Institut de recherche sur les cultures du CSIR. L’Institut de recherche sur les cultures du CSIR abrite le Centre régional d’excellence sur les racine et tubercules qui a mis au point cette variété de patate douce et, avec l’appui du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), il a pu la promouvoir à grande échelle et en assurer une large diffusion auprès des populations.

À la suite des conseils des experts, l’agripreneur a planté la patate douce et s’est alors rendu compte que cette variété avait un impressionnant rendement —de six (06) à douze (12) tonnes par hectare. « Au-delà de la lutte contre les mauvaises herbes, nous avons réalisé que le rendement de la variété de patate douce était excellent. Mais il y avait le défi du marché pour écouler le produit brut », déclare Obeng-Baffoe.

C’est alors que l’idée de transformer la patate douce a germé dans l’esprit de l’agripreneur. Les graines de l’entreprise Casa de Ropa étaient semées. En 2018, après quelques années passées à transformer la patate douce récoltée dans ses plantations à petite échelle, Ebenezer a décidé qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure.

Grâce à l’initiative “Un district, Une Usine” du Président de la République du Ghana, S.E. Nana Akufo-Addo, Obeng a pu créer une entreprise de transformation de la patate douce, baptisée Casa de Ropa. Cette initiative visait à encourager le développement économique local en fournissant des infrastructures industrielles aux entrepreneurs locaux. Il a ainsi obtenu un prêt de 2,7 millions USD pour monter son usine de transformation de patate douce. Les imposantes infrastructures de l’agripreneur, érigées dans le district de Gamoa, à quelques encablures d’Accra sont constituées d’une vaste ferme avec des marres d’eau artificielles et un système moderne d’irrigation, de même qu’une usine entièrement équipée pour la transformation du produit.

Casa de Ropa est aujourd’hui une entreprise prospère qui transforme la patate douce en une variété de produits, notamment des chips, du pain (en tranches et pour burgers), de la pizza, des beignets, divers produits de pâtisserie, des chips, etc., tous, à base de patate douce. « Aujourd’hui, Casa de Ropa cultive plus de 660 hectares de patate douce, largement au-dessus des autres cultures. La patate douce a pris le dessus sur le plan initial de l’entreprise. Quatre-vingt-dix pour cent (90%) de nos activités sont basées sur la production et la transformation de la patate douce », déclare Obeng Baffoe.

Trois ans seulement après sa création, en 2021, « la valeur de l’entreprise Casa de Ropa était estimée à 26.000.000 USD, soit plus de cinq fois sa valeur initiale », renseigne Obeng-Baffoe.

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Par ailleurs, plus de 150 employés travaillent pour l’entreprise. Les employés adhèrent à un système de cotisation sociale, ce qui leur garantit une pension retraite.

En outre, avant l’installation de l’usine, les populations environnantes étaient fortement dépendantes de l’abattage et de la combustion des arbres pour en faire du charbon de bois, destiné à la vente pour gagner des revenus.  

« C’est grâce à notre intervention, en leur offrant d’autres alternatives et de l’emploi, que les populations ont arrêté cette pratique qui détruisait l’environnement », affirme le patron de Casa de Ropa.

« Sans l’intervention de l’institut de recherche sur les cultures du CSIR, nous ne serions pas en train de parler de la transformation de la patate douce et de tous ces avantages sur les populations de Gamoa et environs », reconnait le manager, fier de sa réussite.

Pour Dr Kwadwo ADOFO, c’est une réussite à inscrire à l’actif du PPAAO mis en œuvre par le CORAF qui a favorisé la promotion de cette technologie de patate douce à chair orange, qui fait maintenant le bonheur de milliers de personnes au Ghana.