Actualité

Le CORAF est une organisation importante qui travaille à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l'Ouest. Les initiatives récentes du CORAF sont un signe prometteur de sa détermination à relever les défis auxquels l'Afrique de l'Ouest est confrontée.

« Il faut changer le récit et intégrer les petits exploitants dans le secteur privé à part entière », Mamadou CISSOKHO, Président d’Honneur du ROPPA

Publié le : 31/10/2022

Le Président d’Honneur du Réseau des organisations paysannes de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), M. Mamadou CISSOKHO, a appelé les chercheurs à adopter une approche plus gratifiante et à mieux considérer les petits exploitants comme de réels acteurs du secteur privé agricole, dans les programmes.

C’était lors d’un dialogue entre chercheurs et utilisateurs finaux pour l’expression des besoins en technologies et innovations (T&I) et le recueil des besoins émergeants de recherche, organisé par le CORAF ce 31 octobre 2022. 

Né au Bénin en l’an 2000 par le rassemblement de plusieurs plateformes nationales d’organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest, le ROPPA a pour mission de favoriser le développement des exploitations familiales et de l’agriculture paysanne tout en maîtrisant les politiques liées à la libéralisation des économies nationales et à la mondialisation des échanges commerciaux 

Ainsi, le Président d’Honneur du ROPPA a estimé lors de la rencontre d’un jour, qu’il était temps de redorer le blason des petits exploitants et d’arrêter de les reléguer au second rang comme il a toujours été le cas jusqu’alors.

« Les chercheurs parlent souvent de “secteur privé et petits exploitants”. Alors que, le milieu rural représente 85% des investissements, prend 100% des risques et utilise 70% de la main d’œuvre. Alors, dans ces conditions, comment peut-on  considérer les petits exploitants autrement que faisant partie du secteur privé ? » s’interroge M. Mamadou CISSOKHO. 

« Aidez-nous à arrêter de dire “secteur privé et petits exploitants”. Cela nous porte préjudice. Il faut changer le récit et inclure les petits exploitants dans le secteur privé à part entière », plaide le Président d’Honneur du ROPPA. 

Argumentation scientifique et approche inclusive

Toutefois, l’intéressé appelle les chercheurs à traiter le sujet scientifiquement, en considérant au niveau des petits exploitants, des indicateurs tels que les investissements, la prise de risque et la création d’emplois.

Les chercheurs pourraient donc se baser sur ces indicateurs pour étudier la possibilité de catégoriser ces derniers en tant que secteur privé en bonne et due forme, et aboutir à une conclusion basée sur des évidences, estime l’expert. 

Il préconise par exemple que les chercheurs parlent de secteur privé rural.

Dans tous les cas, « il ne s’agit pas juste d’attribuer une dénomination imaginaire, mais il faut que cette dernière soit soutenue par une argumentation scientifique », souligne M. CISSOKHO.

En outre, le représentant des organisations paysannes plaide pour une meilleure implication de ces acteurs que sont les petits exploitants, dans les programmes, de l’élaboration à la mise en œuvre. 

Cela implique qu’il faille les inclure expressément dans les budgets et leur donner les moyens pour réaliser ce qu’il leur est demandé. 

« Dans la mise en œuvre des programmes, les petits exploitants et la société civile doivent jouer certains rôles cruciaux. Cependant, il faut savoir que leur implication a un coût. Il faut prévoir du budget pour nous au même titre que toutes les autres parties prenantes, pour nous permettre de jouer pleinement notre rôle », souligne le Président d’Honneur du ROPPA. 

Lire aussi : 

Le dialogue entre les chercheurs et les utilisateurs finaux des T&I agricoles a été organisé dans le cadre du Programme de résilience du système alimentaire (PRSA).

Le PRSA est financé par la Banque mondiale. La première phase du PRSA, prévue se dérouler de 2022 à 2026, sera mise en œuvre au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Togo.

Tag : Actualités,Genre,Highlights

Partagez: