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Un régime à base de millet peut réduire le risque de diabète de type 2 et aider à gérer la glycémie

Publié le : 30/07/2021

Une nouvelle étude a montré que la consommation de millets peut réduire le risque de développer un diabète de type 2 et aide à gérer la glycémie chez les personnes atteintes de diabète, indiquant le potentiel de concevoir des repas appropriés avec du millet pour les personnes diabétiques et pré-diabétiques ainsi que pour les non-diabétiques comme approche préventive. 

S’appuyant sur des recherches menées dans 11 pays, l’étude publiée dans Frontiers in Nutrition montre que les personnes diabétiques qui consommaient du millet dans le cadre de leur alimentation quotidienne ont vu leur glycémie chuter de 12 à 15 % (à jeun et après les repas), et la glycémie a diminué du niveau diabétique au niveau pré-diabétique. Les taux de HbA1c (glycémie liée à l’hémoglobine) ont baissé en moyenne de 17 % chez les personnes pré-diabétiques, et les taux sont passés d’un état pré-diabétique à un état normal. Ces résultats affirment que consommer les millets peuvent conduire à une meilleure réponse glycémique.

Les auteurs ont examiné 80 études publiées sur des humains dont 65 étaient éligibles pour une méta-analyse impliquant environ 1.000 sujets humains, faisant de cette analyse la plus grande revue systématique sur le sujet à ce jour. « Personne ne savait qu’il y avait autant d’études scientifiques menées sur l’effet des millets sur le diabète et ces bienfaits étaient souvent contestés. Cette revue systématique des études publiées dans des revues scientifiques a prouvé que les millets peuvent contrôler la glycémie et réduire le risque de diabète. Cela a également montré à quel point ces aliments intelligents le font », a déclaré Dr S. Anitha, autrice principale de l’étude et Scientifique Principal en Nutrition à l’ICRISAT. 

Les millets, y compris le sorgho, étaient consommés comme céréales de base dans de nombreuses régions du monde jusqu’à il y a un demi-siècle. Les investissements dans quelques cultures telles que le riz, le blé et le maïs ont éliminé les cultures nutritives et climato-intelligentes comme le millet, des assiettes. 

« La prise de conscience de cette céréale ancienne commence tout juste à se répandre dans le monde, et notre examen montre que les millets jouent un rôle prometteur dans la gestion et la prévention du diabète de type 2. Dans le plus grand examen et analyse de la recherche sur différents types de millets par rapport à d’autres céréales telles que le riz raffiné, le maïs et le blé, nous avons constaté que les millets surpassent leurs cultures de comparaison avec un IG (Indice glycémique) inférieur et des taux de glycémie inférieurs chez les participants », a observé le Professeur Ian Givens, co-auteur de l’étude et Directeur de l’Institut pour l’alimentation, la nutrition et la santé (IFNH) de l’Université de Reading au Royaume-Uni.

Selon l’Association internationale de diabètes, le diabète est en augmentation dans toutes les régions du monde. L’Inde, la Chine et les États-Unis comptent le plus grand nombre de personnes atteintes de diabète. L’Afrique a la plus forte augmentation prévue de 143 % de 2019 à 2045, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de 96 % et l’Asie du Sud-Est de 74 %. Les auteurs appellent à la diversification des aliments de base avec des millets pour contrôler le diabète, en particulier en Asie et en Afrique. 

Renforçant les arguments en faveur de la réintroduction des millets comme aliments de base, l’étude a révélé que les millets ont un faible indice glycémique (IG) moyen de 52,7, environ 36 % inférieur à celui du riz blanchi et du blé raffiné, et environ 14 à 37 points d’IG inférieur à celui du maïs. Les 11 types de millets étudiés pourraient être définis comme étant d’un IG faible (<55) ou moyen (55-69), l’IG étant un indicateur de la quantité et de la rapidité avec laquelle un aliment augmente le taux de sucre dans le sang. L’examen a conclu que même après ébullition, cuisson simple et cuisson à la vapeur (les modes de cuisson les plus courants), les millets avaient un IG inférieur à celui du riz, du blé et du maïs. 

« Les millets sont cultivés sur tous les continents habités, mais ils restent un “aliment oublié”. Nous espérons que cela changera à partir de 2023, lorsque le monde observera l’Organisation des Nations unies déclarer Année internationale du millet, et avec des études comme celle-ci qui montrent que les millets surpassent le riz blanc, le maïs et le blé », a déclaré Rosemary Botha, co-autrice de l’étude qui était basée au Malawi au moment de l’étude, avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI).

« La crise sanitaire mondiale de la coexistence de la sous-nutrition et de la sur-nutrition est un signe que nos systèmes alimentaires doivent être réparés. Une plus grande diversité à la ferme et dans l’assiette est la clé de la transformation des systèmes alimentaires. La diversité à la ferme est une stratégie d’atténuation des risques pour les agriculteurs face au changement climatique, tandis que la diversité dans l’assiette aide à lutter contre les maladies liées au mode de vie telles que le diabète. Les millets font partie de la solution pour atténuer les défis associés à la malnutrition, à la santé humaine, à la dégradation des ressources naturelles et au changement climatique. Une recherche transdisciplinaire impliquant de multiples parties prenantes est nécessaire pour créer des systèmes alimentaires résilients, durables et nutritifs », a déclaré Dr Jacqueline Hughes, Directrice Dénérale de l’ICRISAT.

Le Professeur Paul Inman, Pro-Vice-Chancelier (International) de l’Université de Reading, a souligné que « les menaces de changement climatique et des crises sanitaires mondiales qui s’accélèrent rapidement, notamment l’obésité et le diabète, exigent que tout le monde se mobilise. C’est exactement ce que fait le partenariat entre l’ICRISAT et l’Université de Reading, en associant notre expertise de premier plan en nutrition humaine au rôle établi de longue date de l’ICRISAT en tant que leader de la recherche agricole pour le développement rural. »

L’étude a également identifié des lacunes en matière d’information et a souligné le besoin de collaborations pour mener une étude majeure sur les diabètes couvrant tous les types de millets et toutes les principales méthodes de traitement avec des méthodologies de test cohérentes. Des informations complètes structurées seront très précieuses à l’échelle mondiale, portant les connaissances scientifiques dans ce domaine au plus haut niveau.

« Cette étude est la première d’une série d’études sur lesquelles on travaille depuis quatre ans dans le cadre de l’initiative Smart Food dirigée par l’ICRISAT qui sera progressivement publiée en 2021. Sont incluses, des revues systématiques avec des méta-analyses des impacts des millets sur : le diabète, l’anémie et les besoins en fer, le cholestérol et les maladies cardiovasculaires et les carences en calcium ainsi qu’un bilan des taux de zinc. Dans ce cadre, l’ICRISAT et l’Institut pour l’alimentation, la nutrition et la santé de l’Université de Reading ont formé un partenariat stratégique pour rechercher et promouvoir la vision Smart Food voulant rendre notre alimentation plus saine, plus durable pour l’environnement et bonne pour ceux qui la produisent », a expliqué Mme Joanna Kane-Potaka, une co-autrice de l’ICRISAT et Directrice Exécutive de l’initiative Smart Food.

REMARQUE : Ceci fait également partie d’une édition spéciale et d’une section thématique dans la revue Frontiers – Smart Food for Healthy, Sustainable and Resilient Food System.

À propos des organisations/affiliations des auteurs 

ICRISAT : L’Institut international de recherche sur les cultures pour les régions tropicales semi-arides (ICRISAT) est une organisation internationale de recherche agricole spécialisée dans les zones arides d’Asie et d’Afrique pour assurer la sécurité alimentaire, nutritionnelle et des revenus, avec un siège mondial en Inde. www.icrisat.org ICRISAT est un centre de recherche du CGIAR

IFNH : L’Institut pour l’alimentation, la nutrition et la santé de l’Université de Reading au Royaume-Uni, rassemble l’expertise mondiale de l’université dans les domaines de l’alimentation, de la nutrition, de l’agriculture, de la santé et de l’environnement pour aider à offrir une meilleure alimentation et une meilleure santé. https://research.reading.ac.uk/ifnh/

IFPRI : L’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, qui fait partie du CGIAR, propose des solutions politiques fondées sur la recherche pour réduire durablement la pauvreté et mettre fin à la faim et à la malnutrition dans les pays en développement. Son siège est à Washington DC, aux États-Unis d’Amérique. www.ifpri.org 

NIN : L’Institut national de la nutrition est le premier institut public de recherche indien pour la nutrition. Basé à Hyderabad, il surveille en permanence la santé nutritionnelle de l’Inde et s’efforce de gérer et de prévenir les problèmes nutritionnels. www.nin.res.in 

Université de Kobe : L’une des plus grandes et des plus anciennes universités nationales du Japon. C’est un institut d’excellence pour les sciences sociales et la promotion de la recherche et de l’éducation interdisciplinaires. www.kobe-u.ac.jp 

Institut Avinashilingam pour la Science de la Maison et l’Enseignement Supérieur des Femmes (réputé être une université) est dédié à l’enseignement supérieur pour les femmes et est spécialisé dans un large éventail de sciences de la maison (y compris l’alimentation et la nutrition), les sciences, les arts, le commerce et l’ingénierie, basé en Inde. https://avinuty.ac.in

NTBN: Le Conseil technique national sur la nutrition conseille le gouvernement indien. Il fournit des recommandations et des orientations fondées sur des preuves, techniques et politiques en matière de nutrition. 

Tag : Actualités,Burkina Faso,Cameroun,Cap-vert,Centre-Afrique,Chad,Climate change,Cote d'ivoire,Highlights,Gabon,Gambie,Ghana,Guinée,Liberia

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