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Une nouvelle variété hybride de mil démontre des potentiels remarquables

Publié le : 30/09/2022

Le mil ICMH 177111 est une variété hybride de la céréale, développée au Sénégal et dont les potentiels surclassent ceux de la variété traditionnelle -Souna 3- à maints égards. 

On doit cette variété à des chercheurs du Centre régional d’excellence sur les céréales sèches (CRE Céréales sèches), à savoir Dr Ndjido Ardo KANE et à d’autres, dont Dr Ousmane SY et Dr Ghislain KANFANI. Le Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CERAAS) abrite le CRE sur les céréales sèches.

La nouvelle variété hybride de mil se distingue par sa résistance au mildiou et offre aux agriculteurs, de nombreux avantages, selon les développeurs. 

Plus de rendement, plus de revenus

Du point de vue du rendement, la nouvelle variété offre un potentiel de 3,5 tonnes à l’hectare.

Pendant ce temps, alors que le potentiel de la variété Souna 3 était de deux (02) tonnes par hectare lorsqu’elle fut développée, actuellement, les paysans n’arrivent même pas à obtenir une (01) tonne à l’hectare, à cause de plusieurs raisons.

« La variété Souna 3 a perdu de potentiel génétique avec le vieillissement et avec les pratiques des paysans et la perte de fertilité des sols, les paysans ne peuvent plus avoir 800kg à l’hectare », explique Dr KANE. 

« Or, la nouvelle variété hybride a l’avantage d’avoir un potentiel de rendement en milieu paysan allant de 1,5 à 2 tonnes à l’hectare, ce qui représente le double de ce que les cultivateurs obtiennent avec Souna 3 ».

Cet avantage de rendement permet aux agriculteurs et autres acteurs de la chaîne de valeur, d’accroître leurs revenus, avec des récoltes plus abondantes. 

En outre, la variété dispose d’un cycle allant de soixante-cinq (65) à soixante-quinze (75) jours, beaucoup plus court que la variété traditionnelle qui a un cycle de quatre-vingt-dix (90) jours.

Un attribut qui fait du mil ICMH 177111, une option très intéressante pour les agriculteurs car la période d’hivernage s’est raccourcie dans la plupart des pays de la sous-région.

Dr KANE indique qu’il a la capacité de fleurir après cinquante (50) jours et les agriculteurs le laissent maturer pendant vingt à vingt-cinq jours.

Pendant la maturation, les parties végétatives de la plante restent vertes, informe le chercheur. 

“Stay Green”, Signaux verts pour les agriculteurs

Cette aptitude des parties végétatives à garder la couleur verte après la floraison et pendant la maturation s’appelle le “stay green” (rester vert, en français). 

« Le caractère “stay green” est un caractère qui permet de savoir si une plante est résiliente au déficit hydrique, c’est à dire aux périodes de sécheresse. Cela lui confère, les capacités et les réserves pour continuer sa maturité même s’il n’y a pas d’eau. Dans le cas d’espèce, ça veut dire que lorsque le mil fleurit, même si on observe une pause pluviométrique allant jusqu’à vingt (20) jours, la plante peut continuer son cycle sans avoir besoin d’eau, ce qui fait qu’elle est parfaitement tolérante aux périodes de sécheresse », précise Dr KANE.

Le “stay green” est un caractère qui rend la variété de mil hybride beaucoup plus nutritive que celle traditionnelle, car elle favorise un transfert des réserves protéiques stockées dans les feuilles vertes vers les grains, notamment les composés azotés et les sucres. 

Par ailleurs, il fait que le mil ICMH 177111 est à double usage : il est cultivé pour son grain et la paille.

Étant donné que la paille reste verte, elle peut servir de fourrage pour les animaux,  et aussi servir à recouvrir le sol, en formant un bon couvert végétal pour le restaurer et empêcher l’érosion.

C’est la première fois qu’une variété hybride de mil est développée au Sénégal. 

Dr KANE remarque qu’il y a une acceptation de la technologie de la part des agriculteurs et des autres acteurs de la chaine des valeurs, alors qu’avant, ils étaient assez retissants aux hybrides, de peur d’être conditionnés par les grosses firmes.

Le mil est un aliment de base très consommé en Afrique de l’Ouest, d’où vient 70% de la production continentale.

Tag : Actualités,Climate change,Genre,Highlights,Innovation

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