Le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) a eu un impact significatif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l'Ouest.
Emile Adimou
Emile Adimou, était tout fier d’exposer ses nouveaux articles issus de son atelier. Implanté à Parakou au nord du Bénin, il est l’un des premiers artisans menuisiers locaux à utiliser de nouveaux matériaux pour la fabrication de meubles. ‘’Actuellement, nous avons déjà réalisé des tabourets, des guéridons, des tables de nuits, des portes’’ explique M. Adimou qui précise avoir ’’en projet de réaliser des armoires, des bureaux’’. Adimou, est par ailleurs le Président de la Plateforme d’Innovation du projet de Valorisation des Tiges du cotonnier en Panneaux de Particules (VATICOPP), un projet régional gérée par l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) et financé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine à travers le CORAF. La transformation des tiges du cotonnier en panneaux de particules est une technologie déjà utilisée ailleurs notamment aux Etats Unis et en Inde. Depuis 2018, cette technologie est en cours d’expérimentation au Bénin, au Togo et au Mali avec des résultats concluants, grâce au projet VATICOPP. Les centres d’expérimentation de l’unité pilote dans les trois pays ont pu produire différents types de panneaux de 9 mm, de 12 mm et 18 mm de dimension qui ont permis de réaliser des meubles. ‘’À partir des tiges de cotonnier, on peut tout faire : les portes, les chaises, les meubles. Tout ce que nous utilisons dans nos maisons peut être réalisé à partir des panneaux de particules issus des tiges du cotonnier. Donc on peut donner une autre valeur aux tiges de cotonnier’’ se réjouit Dr Bassarou Ayeva, Coordonnateur du projet VATICOPP au Togo et par ailleurs le Chef du programme Coton de l’Institut togolais de Recherche Agronomique. ‘’On peut encore gagner davantage en vendant des tiges de cotonnier. Il y a donc un revenu supplémentaire qui est tiré de l’activité de production du coton. Les cotonculteurs pourront à la fois maintenant vendre le coton grain et également la tige’’ souligne M. Ayeva qui précise qu’en cas de faible rendement, les tiges du cotonnier sont généralement plus grosses, par conséquent ont une valeur marchande plus intéressante pour le producteur. Les tiges de cotonnier qui constituent une biomasse importante et disponible après la récolte du coton graine, sont faiblement valorisées et la majeure partie est brûlée lors des travaux champêtres ou encore utilisées comme énergie dans la préparation des repas. « Au Mali par exemple, l’étude de référence du projet a montré que 49% des tiges produites sont brulées” affirme Dr Amadou Ali Yattara, Coordonnateur national du Projet. Leur valorisation permet donc de générer des revenus supplémentaires pour les producteurs et de lutter contre la pauvreté. ‘’C’était un grand souci pour les producteurs de ne pas savoir quoi faire des tiges du cotonnier’’ rappelle M. Tamou Gani Badou, Président de la Fédération Nationale des producteurs du coton du Bénin. Pour les acteurs du projet VATICOPP, le développement de la chaîne de valeur de panneaux de particules à base de tiges de cotonnier est une solution pour améliorer les performances économiques, techniques et environnementales des systèmes de culture à base de cotonnier en Afrique de l’Ouest. Il faut rappeler que cette technologie pourrait également contribuer à la réduction de la déforestation avec l’utilisation d’une biomasse annuelle (les tiges du cotonnier en particulier) pour se substituer aux bois des forêts dans la fabrication de certains meubles. Nombreux sont ceux qui appellent de leurs vœux à un passage à une phase de production industrielle associant un management efficient, un fonctionnement à la chaîne des différents segments de production pour tirer les dividendes de cette innovation. Divers acteurs prêts à accompagner la mise à l’échelle Le Secrétaire Permanent de l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) du Bénin, Dr Alexis Hougni, se dit prêt à accompagner cette mise à l’échelle. ‘’L’AIC a un double rôle à jouer à savoir, travailler en direction des cotonculteurs pour leur montrer l’opportunité qu’ils ont désormais de transformer leurs tiges du cotonnier et également à montrer aux égreneurs et aux industriels du secteur qu’en dehors de la transformation des fibres, du textile, de la trituration des graines, qu’ils peuvent également travailler dans le secteur de la transformation des tiges pour la fabrication des panneaux de particules’’. La diffusion massive de cette technologie est donc essentielle pour renforcer l’impact de cette innovation dans les communautés cotonnières d’Afrique de l’Ouest. Des actions sont déjà engagées à cet effet, en témoigne Dr Emmanuel Sekloka, Coordonnateur régional du projet VATICOPP et Directeur du Centre de Recherche Agricole Coton-Fibre de l’INRAB : ‘’La prochaine étape est d’œuvrer pour que les porteurs potentiels de cette technologie puissent être touchés. Des journées portes ouvertes ont été organisées pour faire connaitre cette technologie à tous les acteurs. Nous lançons un appel maintenant à tous les bailleurs de fonds qui peuvent nous permettre de passer à l’échelle cette technologie dont la faisabilité technique et la rentabilité économique ont été démontrées’’.
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01/01/ 2012 à nos jours, je suis chercheur à l'Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG), en service au Centre de Recherche Agronomique de KIM IL SUMG de Kilissi/Kindia en qualité de sélectionneur riz. 01/04/2021 à nous jours, consultant chargé de la production et de la transformation au compte du Projet de la Promotion, de la Production et de la Commercialisation du riz local en Basse Guinée (PRORIL-BG)